samedi 12 décembre 2020

Lettre du bord du gouffre 45

 




Vous verrez qu’ils vont nous jouer le scénario qui marche : duel entre peste et choléra, le grand retour ! Pris entre marteau et enclume de cette schizophrénie imposée, nous marcherons encore au pas cadencé de leurs immondes sérénades ?

J’abandonne, je m’en vais, marcher dans la colline, fuir la compagnie des hommes qui ont perdu toute humanité.

Pour la première fois depuis fort longtemps j’ai annulé tous mes rendez-vous. Je suis parti sur les sentiers tenter de recharger mes batteries à plat.

Leur crise s’incruste, fait de nous des jouets, chahutés au bon plaisir des sautes d’humeur adolescentes. L’immaturité gagne du terrain, la bêtise aussi.

Sur le sentier, en pleine forêt, combien étiez-vous à marcher avec masque vissé sur vos visages.

Jusqu’où devrons-nous supporter l’ignoble imbécilité ?


Je cherche.

Une petit fenêtre timide de jour, sous les branches du grand cèdre.

Un tout petit clin d'oeil qui déborderait sur ma page.

Mes bras s'ouvrent comme parapet pour que nul ne sombre en ces gouffres ouverts.

Un homme un seul, manipulateur lui-même manipulé, joue avec nos libertés qui ne sont toujours que provisoires si nous ne les défendons pas.

Le mot liberté n'a pas de valeur marchande dans la corbeille sordide qui lui servit de berceau.


Mes bras ouverts comme parapets ne feront jamais revenir personne.

Combien de misères répandues avant que le réveil sonne ?

Combien de sordides calculs pour enfoncer le clou de notre suicide collectif.

Des milliers manifestent qui ne sont encore que goutte d’eau dans l’océan des indifférences.


A suivre...


Xavier Lainé


30 novembre 2020 (3)


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