dimanche 27 décembre 2020

Entre crépuscule et aurore 10

 





Entristes, les coucous sont légion.

Ils s’infiltrent partout, jettent hors du nid ce qui les dérange.

Ils sont une plaie pour toutes les espèces.

Ils sont une plaie ouverte dans le flanc de l’humanité.


Ici et là arrivent les échos de magouilles.

En territoire privé de libertés essentielles, certains trouvent ici raison de vivre.

Ils s’infiltrent comme l’eau dans la moindre faille.

Ils font éclater les murs aux premières gelées.

Un jour, tu te réveilles sous un tas de gravats.


Il nous reste nos mots puisque jusqu’en nos gestes ils nous contraignent.

Il nous reste nos mots pour nous embrasser, nous envoler en folles étreintes.

Ayant oeuvré à la perte du sens, ils ne peuvent comprendre ce que disent nos mots.

N’ayant jamais vécu, comme nous, la nécessité de lutter, ils ne peuvent comprendre notre capacité à contourner les règles imbéciles.


Il nous reste nos mots comme il nous reste la vie.

C’est dans ce souffle, dans cette encre que nous trempons plumes de révolte.

Qu’importe leur dictature, leur volonté de nous choquer, nous sidérer, la vie est un fleuve souterrain patient.

Ils ne pourront en empêcher, un jour ou l’autre, la résurgence impétueuse.

Nos mots se feront bouclier contre leurs armes létales.

Nos mots se feront bélier pour jeter à bas les murs dressés entre et contre nous.

La peur a bien failli changer de camp. Nous remettrons le couvert.


Xavier Lainé


10 décembre 2020


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