vendredi 6 juin 2025

Pas Marché 21

 





Mais…


Mais ça n’en finit pas, ce bruit de bombes, ces cris d’enfants, ces pleurs et ces langages de haine.

Mais ça n’en finit pas, ces poursuites insensées contre qui proclame sa solidarité avec le peuple martyr de Gaza.

Ça n’en finit pas, les fausses allégations, les mensonges répétés jusqu’à les faire prendre pour vérité.

La méthode est connue.


Elle a fait ses preuves en des temps encore plus sombres.

Dire ça ne change rien au sort de ceux qui meurent dans les ruines.

Mes mots sont bien faibles pour arrêter le bras des assassins.


C’est dur, cette impression d’impuissance.

Ce sentiment de lancer mots contre torpilles, en désespérant qu’ils puissent en détourner la course.


Du fond de cet antre poétique, bien loin de ces zones du monde où les bourreaux exercent leurs crimes, je voudrais fissurer le silence, arrêter les absurdes qui ici-même mettent en garde à vue toute parole contraire aux dogmes assassins.

Ces mêmes qui parlent de leur livre comme si de rien n’était.

Je n’y arrive pas.

Quel est le poids d’un livre dans la noirceur de cette époque ?

Combien pèsent mes poèmes pour soutenir les suppliciés ?


La nuit vient, si calme ici, tandis que me parviennent les horribles visions d’un peuple persécuté.

La nuit vient, mon sommeil est chaque jour plus fractionné de cette vision dantesque d’un peuple à qui on ne laisse aucune issue de secours.

Mes nuits se font cauchemar de savoir les représentants de mon pays vautrés devant les discours génocidaires d’un Etat colonial.



Xavier Lainé

21 avril 2025


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