C’est un printemps triste que celui où tant d’innocents meurent dans l’indifférence quasi générale.
C’est un printemps triste que celui qui ne fait que confirmer l’aveugle progression de la rhétorique absurde qui classe les humains selon leur couleur de peau, leur religion, leur origine, leurs opinions, leur genre ou choix de genre.
C’est un triste printemps que celui où planète en colère ne cesse de signifier notre insignifiance, justement, notre insignifiance.
Que soleil affleure en aube délicate, ou que pluie se déverse en flots impétueux, nous sommes si petits, si misérables à laisser agir les pires d’entre nous.
Tandis qu’écrivains vont arborant la médaille de leurs écrits, comme titres d’une gloire éphémère.
Tandis que chacun cherche son auto-promotion dans le champ de ruines semé par les idées rances.
Chacun y va de sa méthode d’accès à d’étranges bonheurs réservés au cercle étroit parfois réduit à eux-mêmes ou à celles et ceux qui les admirent.
Sans voir où plongent les racines de nos maux.
Sans remettre en cause pensées et comportements qui en cultivent le prolongement.
Sans jamais se poser question quand là, juste à côté, sinon devant nos portes, des êtres qui sont nos semblables disparaissent dans le fracas d’un enfer pavé de mauvaises intentions.
Triste printemps où des humains peuvent en tuer d’autres, les affamer, sans que nul ou si peu ne trouve à dire ou écrire encore quelque chose.
L’important c’est de vendre son livre, de gagner fortune dans d’illusoires bonnes paroles assaisonnées à la sauce d’un « développement personnel », vautrés dans les lupanars d’un commerce sans fin.
L’important c’est la triste gloire estampillée par les écrans médiatiques.
Mais…
Xavier Lainé
20 avril 2025
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