Seul sur la rive
Une manifestation de canards
Traverse la grève
Coup de fusil au loin
Preuve irréfutable
En faudrait-ill encore de ces preuves
Que de désolation mon coeur saigne
Il est si doux le matin d’après pluie
Bercé de pépiements allègres
Les oiseaux sont déjà au printemps
Il faut que je sois homme pour savoir que non
Qu’hiver aura encore son mot à dire
L’oiseau s’en moque qui vit au rythme
De ce qu’humain j’ignore
Un écureuil en plein hiver
Plonge dans les poubelles humaines
À la recherche de vaine nourriture
Un lièvre court dans le sous-bois
Réveillé de sa torpeur par fausse douceur
Quelque chose se dérègle dont je porte responsabilité
Partielle certes mais j’y participe malgré moi
Par mon ignorance crasse des pulsations de la terre
Quelque chose ne va plus dont je ne sais
Si remède sera possible
Mais à ne rien tenter
Serai toujours perdant
Et avec moi la beauté de ce qui reste
Tandis que sous mes fenêtres vont
Tonitruants les fanatiques de la consommation
Xavier Lainé
9 février 2025
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire