J’irai par les rues embrumées
Cueillir les fleurs de givre
Sur les paupières du temps
Je les déposerai en silence
Sur les tombes des pauvres morts pour rien
Ceux qui auraient aimé vivre
Ce sera mon obole d’hiver
À la mémoire des oubliés de l’histoire
Ceux dont jamais nul ne parle
Ceux-là sont mes compagnons de route
Pour eux sont mes mots jaillis de nulle part
Mots qui ont tant de mal à se faire une place
J’irai par les rues embrumées
Des poèmes plein les lèvres
Chuchotés à l’oreille des saisons
En mille fleurs froides ils se répandront
Comme neige pour fondre aussitôt
Sous la chaude caresse d’un soleil éblouissant
J’ai perdu le décompte des ans
Me voici sur le seuil d’un autre temps
Où le chemin parcouru est plus long que celui à venir
Ô aimés du temps passé
Disparu dans le silence glacé de nos hiver
De quel coeur battez-vous encore le pavé
J’en soulève un puis un autre
Pour dresser ma barricade poétique
L’absurde nous envahi et nous glace
Xavier Lainé
2 février 2025
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