dimanche 22 septembre 2024

Résistance(s) 27

 





Sidérante naïveté de ceux qui fonctionnent comme on le leur demande, 

Puis s’en vont voter en croyant encore que « démocratie » aurait du sens,

Et s’en reviennent déçus que le système leur flanque une gifle magistrale.


Qui pourrait imaginer, compte tenu des cadenas posés sur les portes de la citadelle où se sont réfugiés les déjà sortis de notre humanité commune,

Qui pourrait donc imaginer, compte tenu de l’opulence des fortunes amassées,

Que ceux-là qui depuis tant d’années avancent leurs pions sur l’échiquier en faisant croire aux naïfs que « démocratie » serait sauve

Rendent les clefs du système qui les nourrit grassement et sagement acceptent que leur toute puissance soit remise en question ?

Qui pourrait imaginer une seconde une si enfantine configuration ?

Qui ?


On vote

On rentre chez soi

Dans l’entre soi des gens ordinaires

On consomme

On achète ce qu’on nous dit d’acheter

On se soumet aux règles édictées même les plus grossières et obsolètes

On applique à la lettre les règles imposées par d’obscurs administratifs aux ordres

Qui, comme d’autres, en d’autres temps, triaient juifs, tziganes, opposants, dans les gares de triages de l’horreur absolue

On se soumet

On accepte même l’inacceptable

Et puis on vote

Juste pour faire barrage au pire

Sans voir que le pire, comme l’humidité, s’est déjà infiltré dans nos vies

Et que sans résistance au jour le jour rien ne sera jamais possible

Ils iront jusqu’au bout de leur folie

Ils accumuleront toujours plus

Les Diogène du capital

Condamnant les naïfs au syndrome du même nom

Jusqu’à crever au mitan de ce capharnaüm

Au mitan d’un dérèglement du climat jusqu’à l’étouffement final


Quels naïfs nous sommes !

À ouvrir les yeux un jour pour les refermer le lendemain

Sans rien voir des catastrophes potentielles

Qui demain sous le joug des coffre-forts

Nous laisseront comme pitoyables héritiers d’une humanité refusant de prendre son sort en main

Sans se plier aux folies des plus dominants


Quels naïfs nous sommes à pousser nos cris d’orfraie

Tandis que les pires sèment sang et misère en tous points de notre si belle planète


Bon, tu me diras, lecteur, qu’une fois encore j’exagère

C’est possible

Mais comment me taire au pitoyable spectacle qui nous mène droit au précipice !


Il me reste les mots

Ceux que mes yeux lisent matutinalement

Parfois même noctambulement

Jusqu’à l’ivresse pour ne pas marcher vers les gouffres amers

Ne pas

« I prefer not to »

« I PREFER NOT TO »

Entendez-vous ?

C’est l’ultime résistance : ne pas plier



Xavier Lainé

27 août 2024


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