Sidérante naïveté de ceux qui fonctionnent comme on le leur demande,
Puis s’en vont voter en croyant encore que « démocratie » aurait du sens,
Et s’en reviennent déçus que le système leur flanque une gifle magistrale.
Qui pourrait imaginer, compte tenu des cadenas posés sur les portes de la citadelle où se sont réfugiés les déjà sortis de notre humanité commune,
Qui pourrait donc imaginer, compte tenu de l’opulence des fortunes amassées,
Que ceux-là qui depuis tant d’années avancent leurs pions sur l’échiquier en faisant croire aux naïfs que « démocratie » serait sauve
Rendent les clefs du système qui les nourrit grassement et sagement acceptent que leur toute puissance soit remise en question ?
Qui pourrait imaginer une seconde une si enfantine configuration ?
Qui ?
On vote
On rentre chez soi
Dans l’entre soi des gens ordinaires
On consomme
On achète ce qu’on nous dit d’acheter
On se soumet aux règles édictées même les plus grossières et obsolètes
On applique à la lettre les règles imposées par d’obscurs administratifs aux ordres
Qui, comme d’autres, en d’autres temps, triaient juifs, tziganes, opposants, dans les gares de triages de l’horreur absolue
On se soumet
On accepte même l’inacceptable
Et puis on vote
Juste pour faire barrage au pire
Sans voir que le pire, comme l’humidité, s’est déjà infiltré dans nos vies
Et que sans résistance au jour le jour rien ne sera jamais possible
Ils iront jusqu’au bout de leur folie
Ils accumuleront toujours plus
Les Diogène du capital
Condamnant les naïfs au syndrome du même nom
Jusqu’à crever au mitan de ce capharnaüm
Au mitan d’un dérèglement du climat jusqu’à l’étouffement final
Quels naïfs nous sommes !
À ouvrir les yeux un jour pour les refermer le lendemain
Sans rien voir des catastrophes potentielles
Qui demain sous le joug des coffre-forts
Nous laisseront comme pitoyables héritiers d’une humanité refusant de prendre son sort en main
Sans se plier aux folies des plus dominants
Quels naïfs nous sommes à pousser nos cris d’orfraie
Tandis que les pires sèment sang et misère en tous points de notre si belle planète
Bon, tu me diras, lecteur, qu’une fois encore j’exagère
C’est possible
Mais comment me taire au pitoyable spectacle qui nous mène droit au précipice !
Il me reste les mots
Ceux que mes yeux lisent matutinalement
Parfois même noctambulement
Jusqu’à l’ivresse pour ne pas marcher vers les gouffres amers
Ne pas
« I prefer not to »
« I PREFER NOT TO »
Entendez-vous ?
C’est l’ultime résistance : ne pas plier
Xavier Lainé
27 août 2024
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