lundi 18 janvier 2021

Entre crépuscule et aurore 33

 




De toutes les bouches ne montent que clameurs : assez de toute hypocrisie !

Toutes ? Non, tu exagères : beaucoup se trouvent muselées, l’esprit gourd sous l’effet soporifique d’informations empoisonnées, de discours angoissants, de prescriptions sournoises.

Juste quelques unes qui crient, mais dans un silence assourdissant.


Une année en creux se termine.

Si tests positifs furent, ils montrèrent jusqu’où peuvent aller les requins dans les consignes de soumission.

Ils peuvent aller désormais très loin.

Ainsi commence notre errance : les camps ne furent hier que l’aboutissement d’une logique admise comme incontournable.

L’abomination couve sous les cendres du supportable.

Le crime se fomente avec discrétion et n’explose au grand jour qu’une fois commis.


Nous avons eu une année pour en observer la montée progressive.

Elle se traduit en yeux et mains perdues, en vies suicidées, noyées, affamées tandis qu’on parle d’autre chose.

« Des fêtes sans embûches » titrait avec cynisme Vinci sur ses autoroutes.

Voilà : à vouloir vivre sans embûches, à rechercher en tous temps et tous lieux une sécurité improbable, c’est la vie qui se trouve suspendue.

Un jour, cette quête d’une humanité sans humanité finit par se retourner contre tous et contre chacun.

On se réveille les yeux embués de larmes et il n’y a plus personne pour les essuyer.

Il ne reste alors qu’à pleurer sur son sort, le temps passe, il est trop tard.

Sur les cendres de nos libertés brûlées, l’an passé et celui qui vient se rejoignent.


Xavier Lainé


31 décembre 2020 (1)


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