mardi 18 août 2020

Sous le soleil d’août, vaine tentative de lucidité 3

 



J’arpentais les rues, mon paquet d’extraits de poèmes à la main, mon pot de colle dans l’autre.

Tâche bien délicate dans une ville aseptisée, qui ne laisse guère de place à la libre expression.

Rien : pas un mur, pas un panneau.

Il leur faut de l’aseptique, du propre et des citoyens muselés.


Le pire n’est pas là.

Le pire est que l’immense majorité accepte sans sourciller et obéisse.

On touche le fond, lorsque c’est le colleur de poème qui se trouve cloué au pilori et offert à la vindicte.

Il est donc devenu normal de se taire, de respecter les ordres les plus contradictoires, les plus pervers.


Ha ! Que ce virus a bon dos !

Il ouvre la porte à tous les abus de pouvoir !

Il ne laisse place à aucune contestation.

Même plus besoin de forces de l’ordre : l’auto-censure fait rage !


... (voir infra : https://latelierdupoete.blogspot.com/2020/08/resistance-poetiqueacte-2-2-aout-2020.html)


Posez-vous la question, mais pas trop longtemps.

Le temps nous est compté avant qu’ils en viennent aux ultimes barrières.

Gestes, distance, ils usent de tous les artifices pour tuer en nous l’humain à peine né.



Xavier Lainé


2-3 août 2020


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