lundi 17 août 2020

Sous le soleil d’août, vaine tentative de lucidité 2

 



Nous dirons que nous ne savions pas malgré les preuves et les larmes.

Il y en eut des larmes sous les coups et les répressions.

On a si souvent tort de ne pas être du bon côté de la matraque !

Pas la chance de naître riche et de sucer les actions au biberon.

Pas la chance d’être fils ou fille de gens au pouvoir.

Pas la chance.


N’être rien en pays où ils ont décidé d’être tout ne mène nulle part.

Surtout si, de concessions en compromis, tu marchandes ta vie au plus offrant.

Un jour, tu te réveilles avec le goût salé du sang sur tes lèvres tuméfiées.

Car ils savent se servir de toi, puis illico font disparaître le corps encore chaud.

Tu n’es qu’une variable d’ajustement de leurs bénéfices.

Une ligne maquillée dans leur comptabilité.


Mais il ne faut pas le dire, hein !

Il ne faut pas dénoncer la main qui te nourrit, t’habille, t’offre encore la chance d’avoir un toit.

Il ne faut pas dire les chaines et le joug.

Il ne faut pas dire le vinaigre déversé sur les plaies.

Rien souffler des mensonges d’Etat, des magouilles financières, des petits arrangements entre amis du beau monde.


Il ne faut pas dire et encore moins écrire.

À moins que tu n’ai trouvé le chemin pour parvenir à leur hauteur ou à peu près.

Mais que tu sois citoyen lambda, anonyme parmi les anonymes ne te donne aucun droit à dire, écrire, publier la honte que tu éprouves et ton écoeurement devant leur monde.


Xavier Lainé


1er août 2020 (2)


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