lundi 24 août 2020

Sous le soleil d’août, vaine tentative de lucidité 9

 




Danse donc la vie, car elle n'attend pas !

Danse donc le coeur qui bat !

Danse, danse chaque instant la grâce d'exister !

Danse !


Danse donc quand il en est encore temps.

Car les barbares ne se contentent pas de mettre à mal le tissus social. Ils s’infiltrent au coeur même des familles pour y créer dissensions sur fond de faux débats.

Vous ne croyiez pas si bien écrire, Alessandro Barrico et Bernard Stiegler : les barbares accomplissent leur oeuvre tragique, cachés derrière leurs algorithmes.

Ils laisseront derrière eux un désert d’où émergeront quelques écrans plats comme le furent nos vies.

Ils enverront quelques signaux tant que leurs batteries tiendront.

Puis ils se tairont à jamais, laissant les hommes, s’il en reste, sans voix ni langage, ni culture.

Ce sera un retour à l’ère sauvage, à la bestialité.


Il faudra alors tout recommencer, si tant est que quelqu’un soit en mesure de se mettre à l’ouvrage.

Quoi ? Il ne resterait que ce maigre espoir que nous ne soyons pas tous morts sous nos propres assauts alliés à la rudesse d’un climat devenu hostile ?

La collapsologie a désormais de beaux jours devant elle.

On peut comprendre que nos enfants ne nous emboitent le pas qu’à reculons.

Nous sommes devenus les complices d’une barbarie qui se revendique telle.

Notre avenir tient aux digues que nous pourrions encore bâtir avant qu’il ne soit trop tard.


Xavier Lainé


10 août 2020


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