J’ai les larmes du gardien d’Oradour
Fixées dans ma mémoire d’adolescent
J’ai les larmes d’Emile
Déporté à quatorze ans
Qui ne pouvait dormir sans lumière
J’ai les larmes des migrants
Rescapés de la noyade
J’ai les larmes palestiniennes
Qui hantent mes nuits
J’ai les larmes de la misère
Qui ne fait que s’accroître
Tandis que d’autres
Ostensiblement
Ne cessent de s’enrichir
J’ai tant de larmes à accueillir
Dans ce monde qui chancelle
Qui regarde la terre trembler sous ses pieds
Les tsunami dévorer côtes et habitats
Comme si
Comme si rien ne faisait présage
Comme si nul ne portait responsabilité
Comme si tout n’était que fatalité
J’ai tant de larmes à éponger
Sur les corps rompus
D’avoir trop travaillé
Jusqu’à épuisement
Sans même un regard
Qui soit de compassion
Au moins ça
Compassion
À défaut d’organiser la révolte
Xavier Lainé
31 juillet 2025
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