Mettre mes pas dans ceux de l'histoire.
Pour mieux déjouer les pièges du présent.
Présent si lourd et pesant sur coeur et paupières alourdis de larmes.
Présent qui me roule dans la honte lorsqu’en Terre prétendue sainte, on répand le sang des innocents.
Que le bras des assassins est armé par ceux qui prétendent parler en mon nom.
Ceux-là n’ont aucune légitimité qui font fortune du commerce meurtrier.
Je pose mes pas dans ceux d’une histoire.
Une histoire dont je me nourris.
Car elle grandissait l’homme jusque dans les épreuves qu’il traversa.
Qu’au plus profond du pire, de petites voix écrivaient des mots de lumière qui ne seraient découverts que plus tard.
On sait ce qu’on écrit.
On sait pourquoi on le fait.
On ne peut rien savoir du sort de nos mots dans le fleuve de l’avenir.
Certains se perdent comme bouteilles à la mer, d’autres font leur chemin dans le courant des consciences, parlent pour des âmes pas encore nées.
Un jour, du fond des tiroirs, les mots affleurent à la surface du monde.
Ils entrent par les yeux des suivants, parfois font ainsi chemin comme témoins de ce qu’est notre époque.
Notre époque.
Nous aurions tant aimé qu’elle tourne le dos aux tragédies du XXème siècle !
Nous voici devant cette réalité : nous confions nos destins à des humains qui ne méritent pas d’être placés au sommet.
Nous sommes devant ce désastre qu’ils sèment, ces plaies béantes qu’ils ne cessent d’ouvrir.
Ce sang qui rejaillit de siècle en siècle rebondissant de tragédies en génocides
Mes rêves volent par dessus le linceul méditerranéen au secours des enfants de Gaza.
Xavier Lainé
22 avril 2024