mardi 13 octobre 2020

Filigranes 105





Extrait :


On ne mesure jamais assez sa chance d’être vivant.

Il faut avoir connu le vide et l’absence, les petits pieds d’enfants fantômes dans la nuit du divorce, l’angoisse du billet chèrement acquis et la prière pour qu’il ne fonde pas trop vite au soleil consumériste.

Il faut avoir connu le désespoir le plus profond et la soif de passer de l’autre côté, et même de s’y essayer, juste pour voir si de l’autre côté du monde, il en serait un où, donner la main et l’amour, auraient du sens.


...


Je m’en vais déchiré, à chaque pas mon coeur trébuche, mon esprit bouillonne de colère.

Les siècles passent sur nos humanités perdues.

On se noie, on survit, on ne peut rien comprendre sans avoir vécu.

On ne peut rien comprendre à demeurer en tours d’écriture solitaire.


Ce n’est pas d’en haut qu’il faut voir et sentir, c’est au ras des pavés.

C’est là que vivent ceux des confins qui ne peuvent être confinés.

Ils sont les héros d’un temps qui se cogne chaque jour à ses limites.


Xavier Lainé


20 mars/1er-2 mai 2020


Revue Filigranes

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