Alors j’admets une fois pour toute d’en découdre
Avec le poème comme avec la vie
Avec les mots qui me manquent
Avec ceux qui me trottent nuit et jour dans la tête
Pour demeurer secs au matin
Devant le blanc de la page
Alors j’admets une fois pour toute d’en découdre
Avec ce monde égaré
Avec ces humains qui laissent derrière eux
Pitoyables traces de leur passage
Je n’admire pas les travaux pharaoniques
Qui traversent les siècles
Mais au moins ont-ils une certaine beauté
Tandis que partout ce temps ne sème
Que ruines et détritus
Alors j’admets une fois pour toute d’en découdre
De tordre les mots jusqu’à en tirer jus
Tandis que l’amour comme l’art
Ne sont plus qu’objet de cupides convoitises
Réduits à produits étalés
Dans les gondoles du commerce roi
Alors j’admets une fois pour toute d’en découdre
De dresser mes mots comme barricades
Visant à protéger des flots boueux
Les âmes encore vivantes
Vibrantes d’humanité à venir
Pauvres petites flammes encore allumées
Dans le massacre en cours
De tout ce qui fut au-dessus des pages
Construit pour en transmettre le flambeau
Xavier Lainé
14 septembre 2025

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