mercredi 4 décembre 2024

Vivre/Survivre 4

 





Tu accueilles le temps qui passe

Ne te laisse pas égarer dans les vaines querelles

Tu cherches un chemin d’apaisement

Dans la tempête qui ne cesse de gronder


Tu accueilles le temps qui passe

Tu aimerais l’envelopper de mots tendres

Dont tu sais qu’ils ne seront pas bien reçus

Alors tu te tais et observes les faux-semblants


C’est un printemps tardif qui se pose

L’automne et ses premiers frimas

Sont réservés aux heures de la nuit

Au petit matin qui hésite à prendre vêtements d’hiver


*


Écrire

Pour toi qui t’es mise à nu

En pays aux femmes grillagées


Écrire

Pour vous 

Femmes d’Iran et d’ailleurs

Qui vous levez avec dignité

Contre faits et méfaits

Que mon genre génère

Sous couvert de religion

Mais plus souvent de domination


Écrire pour toi

Ahou Daryaei

Courageuse entre toutes



Xavier Lainé

4 novembre 2024


mardi 3 décembre 2024

Vivre/Survivre 3

 





Si lentement viennent les frimas

Que tu ne sais ce que saisons disent


Tu lis


Tu rêves


Tu observes


De quoi couvrir le blanc des pages

Lorsque

Si frimas sont

Sont au coeur des humains

Dont l’ombre s’efface

Sous les quolibets du temps


Si lentement viennent les frimas

Que tu ne sais comment détacher ton regard

De ces ruines fumantes

De cette boue accumulée

Sur la pensée même d’être humain


Alors tu déchires le masque de ce temps

Tu creuses entre deux mots

Le terreau où survivent les graines

Si nombreuses 

Que les tyrans ne les connaissant

Un jour elles germes

Comme vie inattendue

Sur les chemins discrets


Tu marches

Tu arpentes villes et campagnes

À la recherche du beau à préserver

Avant que le rance dominant

N’en fasse sa pitance


*


Tu admires la constance

La constance à créer

Contre vents et marées


On t’invite

Certes on t’invite

Tu ne cesse de refuser

De t’isoler

De fuir


Tu ne sais pas

Tu ne sais plus

Comment retrouver

Les chemins perdus

Qui te guidaient encore hier


Comme si quelque chose était venu tout effacer



Xavier Lainé

3 novembre 2024



lundi 2 décembre 2024

Vivre/Survivre 2

 





Certains jours ils sont si nombreux

À frapper à la porte de tes pensées

Comme à celles de ton coeur

Si nombreux à errer 

Pauvres âmes en peine de sépulture

Disparus sous les décombres

D’un monde devenu immonde


Certains jours ils avancent

En longues cohortes errantes

Peuplant tes nuits de leurs silhouettes 

Pliées sous le joug d’un monde

Qui ne sait que briser corps et âmes

Au nom de quelques fortunes 

Rendues aveugles par l’appât sans limite

D’un gain construit dans la destruction


Certains jours ils sont là

Tu restes las

De n’avoir su comment empêcher

Les lourdes mains du profit

Condamner tant de belles âmes

Innocentes destinées dont le cri

Demeure inaudible dans le fracas

Des discours lénifiants sans effets


Certains jours tes oreilles sifflent

D’avoir trop subi l’agression perpétuelle

D’un monde en hémorragie

Sans qu’aucune main ne trouve l’art

D’en panser les plaies toujours entretenues


Certains jours ne te restent que larmes



Xavier Lainé

2 novembre 2024


dimanche 1 décembre 2024

Vivre/Survivre 1

 





Mortel tu le sais

Alors pourquoi t’acharner à attendre

Pour vivre comme tu l’entends

À secouer le joug des convenances

À explorer les territoires délaissés

Où errent comme âmes en peine

Les mots porteurs d’espoir

Les mots porteurs d’amour


Mortel tu le sais

Alors à quoi bon fermer les yeux

Devant les tragédies évitables

Si tu joins ton petit pouvoir d’humain

À celui détenu par tes voisins

Si proches de toi en humanité

Qu’à deux puis à mille

Vous seriez capables de soulever 

Les montagnes de préjugés

Qui t’enferment et t’isolent


Mortel tu te sais

Alors tu prends le temps de t’assoir

De lire encore et toujours

Les mots maudits des dominants

Qui cultivent ton sens de l’humain

Te rapprochent de ta nature profonde

Accordée à celle qui s’épanouit

Devant tes fenêtres closes

Pour ne pas prendre froid


Mortel tu te sais

Alors ne tarde pas à tendre la main

À chuchoter les mots tendres

Aux oreilles attentives

Qui n’attendent que l’ouverture de tes bras

Pour se réfugier loin des tragédies

Qui ne cessent d’ensanglanter la terre



Xavier Lainé

1er novembre 2024