Alors j’ai regardé ma mère pleurer
En son grand âge
Sur la misère et la violence de ce monde
Elle me dit sa lassitude d’exister
Ses souvenirs des bombes sur sa ville
De ces enfants disparus
Qui n’étaient plus sur le banc de son école
Alors j’ai regardé ma mère pleurer
Ses yeux épouvantés
Devant le sinistre spectacle
Des compromissions et des arrangements
Qui laissent les mains libres aux génocidaires
Je l’ai regardé pleurer
Ne sachant plus quelle attitude adopter
Me reprochant à moi-même d’avoir crié
Comme tant d’autres Plus jamais ça
Sans résultat
Je n’avais pas les mots
Qui sachent la rassurer
En cet âge presque centenaire
Devant l’éternel recommencement
Des tragédies inhumaines
J’avais écrit Humaines
Me suis senti en devoir de corriger
C’est peut-être pitoyable refuge
J’ose encore croire en l’humain
Cette ordure capable du pire
Mais parfois aussi du meilleur
Lorsqu’il apprend de l’expérience de ses crimes
Xavier Lainé
26 mai 2025
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