Les pires barricades sont celles qui se forgent en moi-même.
Celles qui ne sont pas de mon fait, mais qui me sont imposées.
Imposées par l’usage, l’habitude de vivre en système verrouillé.
Alors, je n’imagine même pas la possibilité d’une autre liberté.
La pire prison est celle d’une vie dans la conformité dominante.
Ses barreaux te tiennent sans même la présence du moindre geôlier.
Te voilà enfermé au cercle infernal qui tourne autour de toi-même.
Pas d’issue à entrevoir dans cette prison glacée qui te place seul.
Seul responsable de cet échec de toutes tes tentatives de rébellion.
Après le sang versé, il fallait individualiser les trajectoires,
Morceler les foules, en disjoindre les mouvements.
Après le sang versé, la terreur dans les têtes semée,
Il était urgent d’isoler quiconque pourrait contester.
Ainsi vont nos échecs qui se brisent sur le mur capitaliste.
Ainsi vont nos douleurs une fois le rêve assassiné sur les barricades.
Que les drapeaux soient rouges ou noir ils ne supportent aucun compromis.
Mais peut-être l’heure serait venue, système engagé dans une course contre le montre où la mort se profile, sans distinction.
Que tornades passent, ceux qui trépassent ne sont d’aucun camp.
Ils vont pleurant sur leur sort, désormais prisonniers d’une prison intérieure.
Mais peut-être l’heure à sonné lorsque le crime devient visible.
Nul ne peut plus dire qu’il ne voit pas, à moins de sombrer dans un déni suicidaire.
Nul ne peut plus, mais la forme de la révolte devra prendre des chemins inconnus, inédits.
Xavier Lainé
29 mars 2021
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