Je cultive la mémoire de ce qui fut, pour ne pas oublier.
Pour ne pas oublier qu’un jour vous fûtes debout sous la mitraille.
Debout sous la mitraille à défendre l’absolue nécessité de justice sociale.
Justice sociale dont la seule évocation donne des boutons aux bourgeois.
Boutonneux de vérole, ils ne peuvent tolérer que peuple pense.
Que peuple pense depuis sa place, sans en revendiquer une autre.
Une autre qui serait usurpation du pouvoir autocratique des élites.
Elites auto-proclamées qui ne connaissent que l’ivresse du pouvoir.
Du pouvoir et de l’argent gagné sur le dos de ceux qui vont debout.
Debout sous la mitraille, hommes et femmes et leurs enfants dépenaillés.
Dépenaillés et le ventre vide, les voici qui prennent parole et rendez-vous.
Rendez-vous avec l’histoire, pas celle avec un grand H.
Histoire avec un grand H qu’on fabrique sous les dorures.
Sous les dorures où siègent les bien-pensants émules du compromis.
Compromis toujours accompli sur les échines courbées.
Courbées : « oui not’ bon maître, oui not’ monsieur ».
Oui not’ bon maître, oui not’ monsieur comme dans la chanson.
Chanson qui court comme furet dans les têtes qui explosent.
Qui explosent de faim, de soif, de misère et de tragédie.
De tragédie : j’y entre de plein pied, en lisant et écrivant.
En écrivant d’une écriture qui demeure dans l’ombre.
Dans l’ombre où demeurent les actes sans compromis.
Sans compromis ni drapeaux, juste pour la beauté d’écrire.
Beauté d’écrire et d’usurper une parole trop longtemps contrainte.
Je suis de ce côté des barricades que bouches en cul de poule fustigent.
Bouches en cul de poule fustigent pour une violence non souhaitée.
Violence non souhaitée mais imposée par un système aveuglé.
Système aveuglé de puissance et de gloire qui ne tolère parole contraire.
Parole contraire qui pourtant serait d’un ordre démocratique.
D’un ordre démocratique qui ne va qu’au pas imposé.
Xavier Lainé
14 mars 2021
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