Il me faut cultiver cet esprit qui marche de côté, qui ne va pas tout droit, qui ne sait pas suivre le courant mais va toujours contre.
Il me faut poursuivre cette route sinueuse du doute, qui ne se satisfait d’aucune idée sans la questionner.
Il me faut avancer, dans cette lumière discrète qui ne met personne au premier plan, surtout pas mon petit ego sans envergure.
Il est temps, temps de plonger en monde qui ne comprend rien des luttes et qui les étouffe.
Pauvres fragments de vies sacrifiés sous des tonnes de mépris.
À chaque bouffée d’espérance, les puissants offrent une salve de sang.
Ils te rêvent couché, vautré dans cette fange qui corrompt tout de ta vie.
Il est temps.
Il était temps.
Le sera-t-il encore ?
Combien pour occuper les rues et clamer notre désir de vivre ?
Combien pour tenir les banderoles d’un temps d’urgence absolue ?
Ha ! Que n’avons-nous entendu le cri des révoltés !
Que n’avons-nous compris que le monde des nantis ne lâche rien.
Qu’il prend tout si, bec et ongle, on ne lui arrache nos vies.
Qu’il est toujours temps tant que souffle de vie nous anime.
Une clarté blafarde se lève.
Un printemps estival dont, en toute ignorance, nombres apprécient la chaleur.
Nous n’avons jamais été autant dé-naturés.
Xavier Lainé
27-28 mars 2021
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire