Alors tu vois, on approche de la date historique.
Ça s’agite partout pour commémorer.
On oublie la longue liste des morts.
Morts sacrifiés pour permettre à une bourgeoisie, parfois monarchiste, d’asseoir sa prépondérance.
Dans l’objectif des fortunes, qu’importent les vies et le sang répandus.
Et toi, du haut de ta barricade, un peu naïf, tu imagines encore qu’ils vont rendre les clefs sans protestation.
C’est tellement logique la sociale !
C’est tellement un argument de justice !
C’est tellement beau, un espoir posé tissé d’amour et de liberté !
Ça paraît logique si on est encore un peu dans un schéma d’humanité.
C’était ça le chant des barricades, celui de la rue.
Un petit air d’accordéon et des voix éraillées qui entonnent des airs à boire. Des corps qui chaloupent sur une valse à trois temps, une petite java dans les guinguettes.
Des amours qui se nouent et se dénouent par delà les barrières de la misère.
Juste pour soulever un peu le couvercle et les contraintes.
On danse et puis ça finit en manifestation.
Parce que soif d’une liberté toujours à reconquérir.
Soif d’une fierté d’exister toujours à rattraper.
Faim de vies toujours à reconstruire.
Ainsi vont les siècles que voient gens se faire peuple un instant.
Peuples qui se font fleuve sur les avenues ouvertes de l’espérance.
Il n’est pas de maître ni de sauveur suprême, juste gens qui n’ont rien mais qui veulent être tout.
Xavier Lainé
18 mars 2021 (1)
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