Ils n’ont pas d’états d’âme à faire tirer dans la foule.
Ils savent le poids de la misère et comment acheter le silence et la « paix sociale ».
Ils ont mis des siècles à calculer leurs bénéfices.
Des siècles à considérer que les chaines aux pieds coutent plus cher.
Plus cher qu’un salaire de misère et la culpabilisation qui va avec.
Alors bien sur je regarde le ciel.
Je vais sur des sentiers solitaires, humer la terre dans les brumes matinales.
Je regarde le ciel et je regarde les hommes.
Juste avant d’être happé par la foule, juste avant de sentir la colère qui monte comme la lave au coeur du Vésuve.
Voici ce qui m’intrigue : jamais un mouvement de colère n’a cherché maîtres.
C’est, il semble toujours une éruption collective.
« Fin du moi, début du nous » clamaient il n’y a pas si longtemps les réfractaires des rond-points.
Ils ne se savaient pas héritiers de toutes les grandes jacqueries.
Ils s’en foutent, de l’histoire.
On s’en fout, quand on a faim, que la vie n’offre rien d’autre que lutte incessante pour demeurer la tête hors de l’eau.
On s’en fout des discours, des belles paroles, des jolies poésies.
On a faim, c’est tout.
Combien de millions d’hommes, de femmes, d’enfants ont eu faim ?
Combien et depuis combien de temps ?
Toujours on leur dit de se calmer, que l’avenir sera radieux mais toujours ils retombent dans la boue d’un chemin qui n’est pas le leur.
Vous pouvez toujours interpréter mes mots comme un mal être.
Vous ne pouvez que vous tromper : écrire c’est tendre un miroir au siècle qui avance.
Xavier Lainé
3 mars 2021
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