samedi 10 avril 2021

Rouge misère 12 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 3)

 




Tu sais, je te vois en égérie de 48, le sein nu sur les barricades, portant à bout de bras non le drapeau tricolore  de nos compromis, mais celui, rouge et noir, de nos révoltes millénaires.

Je te vois là, debout à la proue d’un nouveau monde que nos esprits fébriles cherchent à créer sur la terre brûlée laissée derrière eux par les profiteurs.

Nous sommes si nombreux avec toi, ma beauté fatale.


Tu es le pur symbole de notre amour pour l’humain et son devenir radieux.

À ton sein nous buvons le lait de nos libertés conquises, toujours remises en question par une histoire qui tourne trop souvent court et nous laisse sanglants au pied d’un mur.

D’ici, de cette époque sans figure d’où je te contemple, j’en connais qui voudraient te célébrer, te commémorer.

Je sais depuis si longtemps qu’il n’est de véritable commémoration qu’en cultivant le jardin fertile de nos utopies.


Je te suis depuis si longtemps, toi qui sait te dresser au devant des petites comme des grandes luttes.

Je suis à tes côtés, traversant l’histoire, un peu étourdi de ce que chaque lutte apporte au genre humain.

Et c’est d’abord cette fraternité sans fard, qui brille dans la nuit des soumissions absurdes.

C’est ensuite un parfum d’égalité qui fait se hérisser le poil des dominants.

C’est enfin cette liberté radieuse qui jaillit d’un baiser, d’un pavé, d’un amour qui s’écroule sous les balles des tyrans.

C’est une nuit de pleine lune qui accueille nos amours triomphants.

C’est un crépuscule brillant sur le front des jours sanglants

C’est une aube délicate où nos rêves se blottissent dans le silence d’ardents baisers.


Xavier Lainé


13 mars 2021


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire