Difficile, il est vrai de pleurer sur les théâtres fermés, les scènes musicales et de danse éteintes, les livres interdits à la vente, alors que la peur te prend les tripes.
Difficile de t'arrêter avec ton caddie chargé de provisions cancérigènes lorsque protestation s'invite devant la porte de ton temple hebdomadaire.
Tu traverses, tu détournes ton regard devant les mains tremblantes, sur les trottoirs d'un pays à l'agonie.
Tu traverses, tu fais semblant de ne rien voir : tu as peur, peur de tout et même de ton voisin que tu filmes s'il en vient à ne pas respecter les consignes absurdes.
Tu dénonces, tu vocifères et insultes, pauvre collabo de piètre résurgence.
Vous croyez peut-être que j'affabule ?
Or voyez-vous, l'écho de cette société déchirée par un stratège atmosphérique élyséen fort mal inspiré et conseillé, qui surfe sur la vague d'un mufle hideux me parvient.
Chez moi, les bouches s'ouvrent, elles font du lien entre d'infinies douleurs et la mauvaise vie imposée.
Comment ne pas avoir le dos douloureux quand la pression se fait si forte sur des épaules déjà fourbues ?
Comment demeurer sain d'esprit quand la peur prend toute la place ?
Comment survivre à l'avalanche des décisions absurdes et infondées ?
Car chacun au fond sent bien que derrière tout ça, le virus, lui, garde bon dos !
Il n’empêche : un jour, tu verras, nous irons tôt matin dans les premières gelées, de nouveau nous réchauffer au café des amis, y cultiver l'infinie tendresse et les regards complices...
Car on ne maintient pas ainsi la vie sous le boisseau.
Un jour elle s’en évade et rit au grand soleil de l’avenir.
A suivre...
Xavier Lainé
26 novembre 2020 (2)
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