« Le capitalisme ayant déréalisé le réel est en cela devenu psychotique lui-même. Il n’a pas seulement perdu l’esprit : il a perdu la raison. »
Bernard Stiegler, Dans la disruption, comment ne pas devenir fou ? Éditions Les Liens qui Libèrent, 2016
Te voilà coincé.
La nuit est sans fin.
Un éternel solstice d’hiver, ils t’offrent un éternel solstice d’hiver.
Tu aurais cru pourtant, de pavés en pavés battus de milliers de pas, sortir de l’hiver, sortir de la nuit.
Une clarté blafarde parfois anime ton regard.
Elle s’éteint très vite sous l’injonction de cacher ce visage qu’ils ne sauraient voir.
Un sourire, sais-tu ?
Juste un sourire, juste un baiser, ce petit geste qui réchauffe l’âme engourdie d’avoir trop attendu.
Elles sont si froides les branches nues.
Elles ne cachent plus l’ombre secrète des oiseaux.
Elles tremblent sous la caresse glacée d’un vent tumultueux.
Tu trembles à leur unisson.
Plus rien qui relève de l’esprit ne trouve grâce.
Ils veulent nous imposer le silence de la mort.
Ils veulent nous apprendre à dompter nos tendresses.
Ce sont des tue-l’amour qui gouvernent nos existences.
Leur visage impassible tient d’une plastique irréelle.
Pas une émotion, pas une empathie, rien qui puisse transpirer de leur attitude.
Ils sont sortis de notre humaine condition.
Xavier Lainé
13 décembre 2020
Un poème d'une grande force. Je prendrai le temps de visiter ton blog de temps en temps. Merci Xavier !
RépondreSupprimer