Entre le crépuscule et l'aurore il n'est qu'une nuit
Qu’importe la traversée, le tout est d’arriver au port.
Je marchais.
Sur une clôture pendait un panneau : « propriété privée ».
Mais privée de quoi ?
Je marchais.
À qui pourrait bien appartenir la terre ?
De quel droit un titre m’autoriserait à en exclure quelque habitant ?
Je marchais.
Le grand chêne m’accueillit entre ses racines.
Des brumes couvraient l’horizon.
Jamais les cimes n’avaient été si sèches.
Pas l’ombre d’une maigre couche de neige sur les sommets.
Ça ne fait pas souci ?
Je marchais.
Vous alliez masqués et yeux craintifs sur un chemin forestier.
Peur d’être contaminé, mais par quoi ?
Contaminés, nous le sommes déjà qui ne pouvons nous passer des futilités commerciales.
Mon poème embrasse les cimes nues, les branches encore automnales.
Mes pas traversent d’une rive à l’autre du jour.
La nuit parfois se fait longue qui obscurcit vies et pensées.
Mon poème voudrait savoir vous rencontrer, quelque part entre le crépuscule et l’aurore.
Xavier Lainé
1er décembre 2020
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