Entre crépuscule et aurore, contre quoi, quels fantômes te bats-tu ?
Te voici matin, marchant sous gelée profonde.
Te voici fourbu, brisé, en petits morceaux.
Est-ce ainsi qu’il nous faut vivre ?
Brisés, fourbus, en mille morceaux ?
Une lune tendre accompagne tes pas.
Mille moineaux s’égayent sur ton passage.
Une douleur lancinante te taraude l’épaule.
Trop de poids à porter, trop de colère qui couve.
Depuis si longtemps tu marches sur des débris de vie !
Puis vient le jour, me voici plus douloureux que vous.
Un soleil froid chasse les petites brumes.
Vous entrez, je ne tente même pas de faire semblant.
Le corps à corps s’engage, qui va triompher ?
Mes mains tentent de ne pas trembler.
Quelque chose se brise sans cesse en cette vie.
Quelque chose qui fait du poème un radeau.
Médusé je contemple mes mots suivre leur cours.
C’est comme un fleuve qui me rassure de sa continuité.
Mais qu’importent mes mots dans les laves de souffrance générées ?
Parfois je ne cesse de me déclarer impuissant.
De quel baume mes mains pourraient s’enduire qui vous soit soulagement ?
J’hésite en chaque aurore à franchir le seuil où vous apparaissez.
Je cultive mes mots à l’ombre de ce monde.
Je n’en suis pas et ne peux que mesurer ses effets délétères.
Xavier Lainé
3 décembre 2020
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