mercredi 16 décembre 2020

J'écris 1








J’écris toujours d’un lointain qui est mon refuge.

Si peu intégré au monde, je ne peux que m’en sentir éternellement exclu.

Je n’ai pas les voies, pas les codes, pas les diplômes, pas la certitude.

Je ne sais pas considérer ma pensée, mes écrits comme pouvant avoir validité.

Alors je creuse.


J’ai cru trouver le temps d’en finir avec un roman commencé depuis longtemps et abandonné, après avoir tenté sa chance auprès éditeurs qui n’en ont pas voulu.

Mais, rapidement, de procrastination en rejet au lendemain, mon esprit est parti ailleurs.

Enfin le temps, puisque la moitié de mon activité s’est évanouie.

Au point que, finalement j’apprécie ce mi-temps que je peux consacrer à rêver, écrire, lire et encore rêver.


Mes lectures ?

Les voilà qui ricochent à la surface d’ouvrages amoncelés sans trouver le temps de les aborder.

L’écriture ?

L’outil en est toujours ouvert, afin d’y déposer la moindre parcelle d’idée qui n’ira pas plus loin que la page ouverte au fin fond de l’ordinateur bourreau.


Je devais revenir aux carnets, mais lequel reprendre ?

Ils sont je ne sais combien, tous commencés, jamais finis.

Ils ne m’accompagnent plus.

Alors j’écris au mètre d’écriture.

Une écriture sans fin où je peux couper à loisir les morceaux qui pourraient avoir leur chance au-delà de ma pièce de confinement perpétuel.


Xavier Lainé


16 mai 2020


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