Je ne crois pas au grand soir, mais en la multiplication des actes de rébellion. Sans un réveil massif, il nous faudra peut-être en passer par une longue nuit.
Un triste stratège, du fond de son palais, décide de nos vies. Décide de nos morts en sursis. Alors…
Je nous imagine, après des mois de "commerces non essentiels", y compris coiffeurs et barbiers, comme dans la Légende des siècles du père Hugo, "échevelés, livides, au milieu des tempêtes". Un peuple réduit à une horde barbare aux cheveux et aux barbes insoumises tandis que sa vie aura été réduite à indigne soumission. Et comme les parfumeries ne sont pas essentielles non plus, un peuple qui pue d'avoir accepté l'inacceptable au lieu de nous révolter contre un pouvoir devenu fou.
Parfois, les rêves tournent au cauchemar surtout lorsque, les yeux ouverts sur l'aube gelée, les visages ne sont plus qu'ombre d'eux-mêmes, les rues sont désertes entre rideaux baissés tandis que surgissent, ici et là, les panneaux "50% de remise avant liquidation définitive".
Les disruptifs, émules de Milton Friedman, parvenus au pouvoir d'un pays qui ne sait plus comment être révolutionnaire, seraient donc les démons d'une mort qu'ils prétendent éloigner par leurs décrets coercitifs.
Nous voilà revenus au point de départ : pouvons-nous accepter d'arrêter de vivre pour ne pas mourir ? Mon fils me fait état de "cas" dans son lycée. De "cas" qu'il lui est arrivé d'embrasser (un baiser d'une jolie fille, ça ne se refuse pas !) et que c'est pour me protéger qu'il refuse d'aller suivre ses cours ! Je me suis franchement marré en lui disant que c'était très gentil de sa part, mais que si je devais mourir, du Covid ou d'autre chose, c'est que mon heure serait venue et que ma mort était contenue dans le contrat depuis ma naissance, que, donc, je n'allais pas me laisser imposer cet empire de la peur. En cela, me voilà en accord total avec André Comte-Sponville, ce que je lui ai précisé plus tard : un pays qui sacrifie sa jeunesse et sa vie pour protéger sa vieillesse a-t-il encore un avenir ?
A suivre...
Xavier Lainé
25 novembre 2020
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