C’est là tout notre héritage.
Une immense régression dont nous ne voulions pas.
Nous avons lutté, savez-vous.
Le monstre avait tant de têtes et la peur fut immense.
La peur et l’isolement.
Nous n’eûmes point assez de bras, de mains, d’intelligences pour venir à bout de l’hydre.
Non que nous nous soyons avoués vaincus.
On n’affronte pas le dragon de l’ignorance institutionnalisée à mains nues.
Il aurait fallu des armes.
Le ver dans le fruit gagnait en force et nous en faiblesse.
Chaque fruit infecté par le virus du découragement était un point marqué pour les monstres.
Ils avançaient à bas bruit, ne nous laissaient aucune chance.
Ils gangrenaient notre propre culture, la vidait de tout sens.
Ils vidaient les mots eux-mêmes de leur signification.
On ne construit pas un monde à dimension humaine sans intelligence.
Il leur fallait des imbéciles.
Ils ont tout mis en oeuvre pour façonner les esprits à leur service.
Qu’un jour un seul le couvercle immonde soit soulevé, ce fut un déchainement ignoble de violence.
Ils se terrent désormais en leurs palais et montrent leur vrai visage.
Le masque du bon bourgeois avenant s’est fissuré devant la montée des « riens ».
Ils se montrent au grand jour : ils ont le mufle court des dictateurs de tous les temps.
Ils avaient parié sur l’idiotie, mais la faim finit toujours par renverser la tendance.
Xavier Lainé
8 décembre 2020
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