Alors voilà, nous y sommes.
Ce fut une explosion de « joyeux Noël » en veux-tu, en voilà.
Ce fut.
C’était hier, bien sur, comme il y en eut tant d’autres.
Marie Cosnay écrivait :
« Dans la mer d'Alboràn, en ce moment-même, 130 personnes, en 5 embarcations, parties d'Algérie, sont en danger. Trois embarcations repérées par Salvamiento : des sauvetages sont en cours. Tant de disparus depuis des mois. La politique d'immigration européenne, les frontières fermées, l'absence de visa, les différentes crises, la cupidité de certains passeurs, tout est un désastre et coûte la vie de tant de jeunes hommes. Pour notre plus grand désespoir. »
Alors quoi, joyeux Noël ?
Quel cynisme nous pousse, repliés en nos petits intérieurs douillets, confinés et soumis, à répéter machinalement les invocations d’un passé révolu, sans l’ombre d’une question ?
Vous pouvez, vous ?
Moi, non.
Ma poésie se réveille avec la gueule de bois.
Non d’avoir trop bu, mais d’avoir trop retenu ma colère.
Outrage répété au message même de bonté et de chaleur humaine par ailleurs entonné sans même y réfléchir.
Quelque chose se brise chaque jour un peu plus dans le déroulement du temps.
Je cours après cet objet sans existence, comme vous tous.
Parfois je m’en veux de ne savoir faire plus qu’écrire pour panser les maux d’un siècle désolant d’indifférence.
Xavier Lainé
25 décembre 2020
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