Je me nourris de silence.
C’est ici qui viennent résonner vos présences.
Au creux de l’hiver, je cultive les mots doux.
Je les tiens au chaud pour la belle saison.
Tandis que vont les fossoyeurs de vie, j’arpente en solitaire des pistes sans avenir.
Bien contraint de constater l’échec, je l’espère encore, momentané, de toute velléité de changer les ressorts du monde.
Je me heurte à ce mur.
Je ne peux me défaire de cette vision : le monde d’hier dans toute l’étendue de sa tragédie, et celui d’aujourd’hui qui poursuit l’oeuvre mortifère.
Qu’ai-je loupé ?
Que n’ai-je vu venir qui justifie que d’un siècle à l’autre persistent ces stigmates à vif ?
Peut-être mon esprit s’est-il englué dans cette négativité commune.
Peut-être suis-je comme vous dites, puisque je ne peux m’empêcher de penser que nous aurions pu vivre autrement et mieux.
À voir l’acharnement à détruire de vos élus (pas les miens, je peux, au moins pour ça, dormir tranquille), au sein même des miens on me dit complotiste.
Plus moyen de critiquer, plus moyen de s’extraire de cette gangue terreuse où chaque jour nous enfonce.
J’en suis éreinté, comme vous, comme beaucoup.
D’autant plus éreinté que certains se la joue détaché.
On dirait que rien ne vient interrompre leur fausse joie.
Car ça sonne faux, bien entendu, ça sonne faux.
Que faire de ce déni qui nous conduit au pire ?
Xavier Lainé
23 décembre 2020
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