dimanche 24 janvier 2021

Sourde colère 4 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 1)

 




Le ressenti ment.

Mais voilà qu’à nous abreuver d’informations, le ressenti vacille et ment.


Te voici déboussolé, ne sachant plus que penser, croire, rêver.

Tu t’agites, tu brasses de l’air, tu te persuades exister dans ce mouvement perpétuel.

Tu t’oublies dans cette vague qui te submerge, t’empêche de réfléchir par toi-même.

Tu surfes juste avant de te laisser engloutir.


Les propos s’ajoutent aux propos.

Tu noircis des pages sans intérêt.

Elles sont la vague preuve qu’un jour tu fus.

Pas futé mais tu fus.


Je parle au passé, depuis cet au-delà du temps qui nous force à courir.

Courir, perdre son temps à le gagner, faire comme-ci ou comme ça, histoire d’être dans la voie conforme.

Tu oscilles entre ressenti et ressentiment.

Tu t’échappes dans les volutes d’une pensée impossible à maîtriser.

Grâce à elle tu ne tombes ni d’un côté ni de l’autre.

Que t’importe d’être lu, d’être compris ?

L’important est ailleurs : dans ce ciel noir qui couvre l’aurore de ses tristes menaces, dans les racines accueillantes d’un chêne qui t’attends quelque part.


Ça râle fort lorsqu’il faut se lever de bonne heure pour cueillir les olives.

Ça râle fort dans cet effort de se plonger ne serait-ce qu’un instant, dans notre vraie nature.

Que sommes-nous si ne savons plus nous nourrir indépendamment des marchands ?


Xavier Lainé


4 janvier 2021 (1)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire