lundi 18 janvier 2021

Entre crépuscule et aurore 32

 




Impossible de se poser la question même du monde et de la vie que nous pourrions appeler de nos voeux.

Impossible, car nous savons tous que plus personne n’est là pour nous aider.

Au contraire.


Ce temps, cette année, ce jour, cette heure ont un arrière-goût de Titanic.

Dans ce naufrage le capitaine noie tous les passagers, les femmes et les enfants d’abord.

Le capitaine ne sait plus ce qu’il fait, sinon faire des discours qui n’ont plus aucune crédibilité.

Le capitaine et ses adjoints, devenus fous et ivres de leur pouvoir ne savent qu’augmenter les conséquences du naufrage.


Il te reste la poésie comme radeau.

Il te reste l’air que tu respires, les racines accueillantes du grand chêne.

Il te reste les milliers de pages lues et à lire qui t’emportent loin d’ici.


Le pire serait de ne plus pouvoir penser librement.

De ne plus pouvoir t’envoler de cette prison à ciel ouvert qu’est devenu ton pays.

Que sont devenus nos pays.


Car où que se dirigent nos regards, c’est même spectacle affligeant.

Des réfugiés partout, sous des tentes d’infortunes qui cherchent à fuir les pogroms qui ne disent pas leur nom.

Tandis qu’on festoie dans les palais, on meurt de faim dans les rues.


Oserions-nous encore lancer en l’air nos voeux de triste bonheur ?

Oserions-nous encore souhaiter autre chose que victoire dans nos luttes ?


Xavier Lainé


30 décembre 2020


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