Face à la tristesse le déni est un refuge.
Nier l’évidence des faits, refuser de voir le crime qui se perpétue sous nos yeux, c’est ouvrir la porte à ce que nous refusions hier.
Car c’est ainsi que tout commence, dans cette indifférence qui ne sait qu’accentuer la culpabilité.
On te rend coupable même de vivre.
On te rend coupable de ne pas te soigner, puis de trop.
Nous vivons ce temps absurde où tout et son contraire nous voue à ce sentiment blessant.
On va en grande pompe célébrer la mémoire.
On réanime la flamme des morts sous le joug de nos barbaries.
D’une main on ressuscite le passé pour éradiquer son retour dans le futur.
De l’autre on ouvre la porte à cette résurgence du passé dans un présent qui fait trou, absence, effacement de la mémoire.
Nous savons que la mémoire est ce qui reste lorsque tout a été oublié.
C’est un permanent travail de reconstruction, ne serait-ce que pour exister encore.
Pas seulement vivre, ni être, mais exister.
Plongeant dans ce maelström infernal des actes contradictoires, sans doute est-il plus simple de fermer les écoutilles de la pensée.
De se livrer yeux fermés à l’ouvrage des « experts » qui savent mieux que tous de quoi il en retourne.
C’est sans doute vrai, qu’ils en savent un rayon.
Ils ont ce savoir qui les place au-dessus.
La nécessité de prendre de la hauteur dès lors, exclut de prendre en compte le ressenti des « riens ».
Dans cet état de frustration où ils se trouvent, ni écoutés, ni entendus, ils se livrent pieds et poings malgré eux liés aux pires résurrections du passé.
Xavier Lainé
21 décembre 2020
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