mardi 12 janvier 2021

Entre crépuscule et aurore 26

 




On y croit, à la caricature du fasciste d’hier, petite moustache et mèche furieuse, discours arrogant et agressif.

Il en est qui cultivent cette image, qui en véhiculent les délits.

Il en est aussi qui combattent à juste titre cette honte qui avance à visage découvert.


Tandis que les avatars du passé avancent et détournent notre attention, les véritables se cachent sous les ors de défunte République.

Bien sur ils ne se diront pas racistes, ni xénophobes, ni homophobes, ni…

Ils ne se disent pas. Ils se cachent sous des discours mielleux.

Ils ont la perversité de ne jamais dire vraiment qui ils sont.

Ce n’est qu’une fois au pouvoir qu’on découvre avoir voté pour la peste brune.


Regardez bien désormais les ressemblances.

Rien de la mystique odieuse aux relents rances d’un passé sanglant.

Rien dans le physique, ni dans la glorification de la force.

Non, ils avancent en nous caressant dans le sens du poil.

Il s’agit d’abord de nous apprivoiser pour obtenir suffrages.

Puis de détourner l’attention sur les vilaines résurgences d’un passé honnis.


Mais en sous-main on tisse la toile.

Une fois toute contestation empêtrée dans les filets d’une rhétorique indigeste, on peut détruire toute idée qui ne soit pas agréée.

Puis, un beau jour on se réveille avec la gueule de bois d’un apartheid dont nous n’avions pas idée.

Que tollé se soulève et on ajourne la décision. On ajourne, on ne renonce pas. Le fascisme soft avance avec la peur, nous impose le masque et la séquestration volontaire.


Xavier Lainé


24 décembre 2020


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