mardi 23 février 2021

Sourde colère 34 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 1)

 




Il en faut si peu, pour renouer avec nos humanités : une porte ouverte, un thé ou café partagé, une matinée à se causer, de tout et de rien, de ce qui paraîtrait non essentiel ou temps perdu pour les aveuglés et les têtes en ogives, les cerveaux connectés aux algorithmes mais déconnectés de la vie. Il en faut si peu pour que jour retrouve le chemin du soleil !


Et il y en avait du soleil, cette fois-ci.

Nos pensées glissaient sur les ailes du matin.

Oubliant l’heure et le jour, nous cheminions vers d’autres horizons.

Les fâcheux avaient rendu les armes.

Nous nous retrouvions radieux en mêmes lieux mais dans un autre temps.

La jeunesse avait pris son envol, décidant pour elle-même du monde à sa mesure.

Nous étions là, certes, mais à simple titre de témoins d’un temps qui précédait leur naissance, et pour éclairer le chemin parcouru.

Nous retrouvions notre place, celui de l’expérience vécue qui permet d’éviter les récifs.

Nous avions le rôle des poissons pilotes, connaisseurs des passes fragiles où éviter de se blesser.

Nul besoin de dicter le chemin.

Il suit les méandres d’une vie vibrante.

Nous avions mis de côté les drapeaux de troubles identités.

À trop nous accrocher à leur couleur, aux frontières imposées, aux murs montés sans commune raison, nous perdons le fil de nos échanges.

Nos langues, nos cultures pourraient réapprendre l’échange.

Retrouver le goût de se nourrir, les uns les autres, de nos expériences.

Qu’un ou deux se réunissent et se parlent, vraiment, ce n’est pas refaire le monde, c’est déjà l’ébranler dans ses certitudes vaines.

C’est déjà jeter les bases d’une autre chose dont nous connaîtrons les contours qu’au fil de nos chemins.


Xavier Lainé


27 janvier 2021


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