"Une pensée est un pansement. Cela signifie qu’il faut régulièrement la changer, comme il faut refaire les pansements, lesquels, sinon, deviennent des foyers d’infection, inversant ainsi leur fonction."
Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser 1. L’immense régression. Éditions Les liens qui libèrent, 2018
C’est ainsi que se propagent les virus.
Ils colonisent d’abord les esprits, infectent les pensées trop longtemps enfermées dans le huis-clos des experts.
Puis ils gangrènent toute forme de réflexion qui, dès lors, s’égarent et perdent le Nord.
Le vrai virus est celui de la baisse de vigilance collective sur l’état de nos biens communs.
L’autre ne fait que prospérer sur l’humus favorable à son essor de notre déshumanisation rampante depuis des années, accélérée depuis que ce dernier a fait son apparition.
Qu’avons-nous fait à notre terre toutes ces années ?
Qu’avons-nous fait à nous-mêmes ?
Où avons-nous laissé l’intelligence collective capable d’endiguer les volontés dictatoriales d’un petit nombre ?
Ils ont détruit, détruit, détruit depuis des années tout ce qui faisait sens et lien entre nous.
Les voici aujourd’hui qui veulent nous enfoncer dans la peur d’un virus qui n’est en rien inattendu et qui attaque tous les points faibles laissés à l’abandon.
S’il y a urgence à protéger les plus faibles, ce n’est certainement pas par l’enfermement de tous, mais par la vigilance de chacun.
Par une réappropriation du sens commun, de l’attention à soi et aux autres, par le réapprentissage de nos humanités.
Xavier Lainé
11 janvier 2021
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