jeudi 5 novembre 2020

Lettre du bord du gouffre 7







Je vous écris, mais qu’en avez vous à faire ?

Je vous écris : je mets mes mots dans une bouteille jetée du haut de cette jetée dans l’océan des informations contradictoires, faites pour vous, nous perdre.

Je vous écris : dehors, c’est un temps étrange, un temps qui attend quelque chose, qui ne sait pas quoi faire, entre gris et bleu voilé.

Un temps qui est un peu comme moi, peut-être comme vous : mi-figue mi-raisin, déstabilisé par des mesures qui, sans remettre en cause l’existence virale, sont incompréhensibles.

Déstabilisés par ces gens sûrs de leur pouvoir, qui en usent et en abusent, traitant par le mépris les « riens » que nous sommes et qui ne comprennent goutte.


Je vais quand même lire ce qui est posté, ici et là : me voilà saisi d’effroi devant ces pensées qui éclatent, se répandent, ne savent que panser (comme dirait Bernard Stiegler), qui s’emmêlent et se disjoignent, sans vraiment dire quoi que ce soit qui puisse nous rassurer.

Ça s’empoigne dur dans le champ médiatique, ça nous déboussole un peu plus.


Tout ça n’est que façade pour cacher une réalité qui a à voir avec 1933.

Sinon que la dictature aujourd’hui a trouvé visage moins agressif : c’est une dictature sanitaire.

S’appuyant sur une médecine débarrassée de toute humanité, le pouvoir peut en user à sa guise : il trouvera toujours soignants pour attiser les peurs, faire  des choix au mépris de toute déontologie, livrant les plus faibles à la mort pour sauver les plus « rentables ».

Ça ne vous rappelle rien ?

Le monde transformé en gigantesque camp où les prisonniers eux-mêmes créent les barbelés et les miradors. Nous savons depuis longtemps que la pire prison est celle qui se construit de l’intérieur. On ne s’en sort que par la folie ou le suicide, plus rarement par la lutte.


A suivre...


Xavier Lainé


5 novembre 2020


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire