Nous sommes nés dans un monde en noir et blanc.
Il ne faisait pas bon être entre les deux, entre chien et loup, entre deux eaux.
Nous sommes nés dans un monde divisé, le bon d’un côté, le mauvais de l’autre, peu importe de quel côté tombait la pièce.
Pile ou face, nous vivions dans un monde aux frontières étanches.
Un monde qui ne pouvait qu’éclater sous la pression de l’esprit de liberté.
Quel côté fut gagnant et que nous fait qu’un m:onde ait pu gagner tandis que l’autre a sombré ?
Nous sommes nés dans un monde partagé et finissons, au bord du gouffre d’un des deux qui se voit gagnant sans partage.
Nous sommes nés dans un monde qui prétendait à la rationalité.
Il lui fallait se convaincre d’avoir raison.
Mais qu’importent les torts et les raisons ?
Qui peut vivre dans cette dichotomie ?
Elle ne fait qu’entrainer la vie elle-même en son effondrement.
Nous n’avons rien vu venir : c’est difficile de sortir de l’ornière boueuse des dogmes et des certitudes.
Nous n’avons pas plus raison aujourd’hui que le monde est unifié sous la bannière du mépris de toute vie.
Nous sommes au bord, proche de chavirer, passagers de l’incertain.
Il y a ceux qui triomphent avec arrogance.
Il y a ceux qui plongent pour toujours entre les griffes du premier.
Il y a ceux qui « s’adaptent » cherchant à tirer leur épingle du jeu.
Il y a les indécis, les imprécis, ceux qui savent qu’ils ne savent pas, que tout est à reprendre sans trop savoir comment.
Ceux qui ne veulent pas céder aux appels du néant, qui croient encore en la vie, en la poésie, en l’amour déchiré sur la page d’un passé en noir et blanc.
Nous sommes ceux qui sont nés sur cette ligne de démarcation où se construisaient les murs qui nous séparent encore de notre humanité.
A suivre...
Xavier Lainé
11 novembre 2020
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