mardi 1 septembre 2020

Sous le soleil d’août, vaine tentative de lucidité 16

 



Vanité de toutes prières qui ne sont que fuites devant la réalité sordide.  Coire en des divinités, c’est fuir devant l’évidence. Tu pries, pourtant : « Jésus Marie qui êtes aux cieux, ne nous laissez pas entre ces griffes hideuses. » Pour aussitôt te rétracter : « Mais vous n’avez pas la moindre parcelle d’existence. Vous n’êtes que refuge pour les gogos qui croient encore échapper aux griffes du capitalisme fou en s’agenouillant devant vos images comme ils s’agenouillent devant leur écran, leurs réseaux « sociaux », leurs amis si nombreux qui se moquent éperdument du sort de leur voisin de palier. »


Tandis que certains prient et se retournent à la grand messe historique trafiquée du Puy du fou, la folie justement envahit toute la scène.

Tandis que certains prient et engrangent les bénéfices de leurs dérogations, les artistes lentement mais surement étouffent de ne plus avoir de scène à disposition.

Les artistes, les vrais iront dans les rues exprimer leur désappointement devant la tournure du monde. Ils seront la cheville ouvrière de la seconde révolution, la première ayant eu lieu au néolithique. (Alain Badiou)

Depuis, il n’y eut que vaines tentatives de redonner son unité à la nature humaine bafouée par les dominations.

Si nous restons seul, la cause est perdue.


Tu peux toujours t’avancer avec arrogance.

Regarder de haut qui t’a sauvé du naufrage.

Tu peux vomir sur qui te nourrit, satisfaire ainsi ceux qui t’entraînent vers les gouffres.

Tu peux.

Tu seras ainsi conforme à ce temps qui crache sur tout, détruit tout, ne construit rien sinon d’inesthétiques habitats où tes semblables s’ennuient à mourir.

Et ils meurent parfois de suicide, faute de trouver à vivre.


Xavier Lainé


15 août 2020 (2)



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