Chaque jour tu dois survivre à la médiocrité et à la vulgarité.
Alors tu ne sors presque plus, juste pour éviter les foules obéissantes et serviles qui courent de magasin en grandes surfaces et surfent sur la vague de leur consumérisme.
Tu tentes en vain d’échapper aux discours ronflants mais infondés, aux injonctions paradoxales qui ne visent qu’à perdre un peu plus les esprits déjà égarés.
L’affaire bat son plein, devant tes yeux effarés : la dictature soft étend son règne, contrôlant tout jusqu’à ton intimité.
Plus question de faire l’amour sans visière, masque et précautions de distances, alors on ne fait plus l’amour, on s’évite soigneusement.
Extension du domaine de la déconstruction.
Les liens déjà vacillant s’effilochent au fil des ondes.
Dans ce désert sans humanité, il te prend de souhaiter être atteint, que le virus t’emporte ou que l’effondrement climatique s’envenime et mette fin à ce cauchemar.
Il ne reste plus rien de tes rêves sinon à l’état de rêve dont ils n’ont jamais pu sortir.
C’est même le pire de tes cauchemars qui ne cesse de se réaliser sans qu’aucune grenouille ébouillantée ne cherche à s’évader de cette gigantesque prison qu’est devenu le monde.
A la violence symbolique s’ajoute désormais la vraie violence : on s’insulte entre pro et anti port du masque obligatoire.
On s’étripe au nom de divinités dont nul ne saurait attester l’existence.
Au nom de l’économie de quelques uns on tue un peu partout pour des questions de rentabilité.
L’horreur touche au sublime raffinement de la déchéance.
On se prendrait presque à rêver qu’une extinction serait la bonne solution.
Xavier Lainé
15 août 2020 (1)
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