Lire et écrire, c’est dérouler les maillons d’une chaine qui puise au plus profond de notre humanité.
A chaque livre ouvert et lu, la chaine remonte.
A chaque ligne écrite, un maillon supplémentaire s’ajoute qui nous lie avec chaque page depuis l’invention de l’écriture.
C’est une errance, un rêve, un moyen d’échapper au réel et d’y retourner modifié.
A défaut de changer le monde on se change soi-même.
C’est une question de proximité (puisque le mot est à la mode)
Reconstruire un espoir, ce serait montrer qu’au-delà des perspectives de démolition, persiste une capacité à en changer le cours et à proposer autre chose.
À défaut, opérant sous la coupe de la fatalité, il nous faudra recueillir précieusement nos larmes.
C’est un drame que de penser et écrire en pays sinistré.
On viendra encore nous montrer les singes savants de la littérature comme des bêtes curieuses.
De bons bourgeois seront rassurés de ces quelques jours passés en bonne compagnie.
Leur âge leur permettra de se foutre éperdument du naufrage des plus jeunes.
« Ce sont parfois des « personnes âgées » qui sont devenues inciviles - en particulier à l’égard des jeunes générations, qu’elles ne voient (justement) que comme de tels sauvageons, et dont elles ne prennent aucun soin, plus soucieuses de leurs voyages pour le « troisième âge » que de leur descendance, condamnée au chômage. » (Bernard Stiegler)
C’est le pitoyable spectacle qui nous sera proposé, avec des « ho » et des « ha » d’admiration béate dont la critique sera impossible.
Xavier Lainé
12-13 août 2020
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