On tue plus surement les gens par absence de tendresse que par tout autre procédé.
On tue, on ne cesse de tuer l’Homme en l’homme.
Regardez donc ce que nous faisons de nos espérances.
Qu’un vent mauvais passe et nous les jetons par dessus bord.
Elles errent à la surface des flots et nous restons sur le rivage, hagards et dépossédés.
Regardez donc ce que vous faites de nos vies.
Travaux dépourvus de sens et sens giratoire imposé sans issue de secours.
C’est à en crever de rage, savez-vous ?
Car du plus proche au plus lointain c’est comme si notre déshumanisation rampante était déjà anticipée.
Ils n’ont plus besoin que de la confirmer.
Nous ne nous embrassons plus, ne nous touchons plus, ne nous aimons plus.
Nous restons debout au bord du vide.
Nous attendons que falaise glisse et s’effondre pour disparaître sans un geste.
Ils ont creusé sous nos pas un abîme auquel nous avons contribué.
C’est tout juste si nous ne nous y jetons pas en chantant.
Nous parlons poésie au milieu de ce champ de ruines et de larmes.
C’est avec allégresse que nous accueillons leurs ultimes coups de feu.
Les cadavres s’accumulent sur leur route.
Ils envoient une infime poignée de secours et nous les encensons de l’avoir fait.
Nous ne regardons pas qu’ils furent à l’origine du crime.
Xavier Lainé
4-5 août 2020
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