La première des incivilités donc, c’est celle qui consiste à ne prendre soin que de sa petite personne, sans la moindre attention au triste de sort de nos contemporains.
Ceux qui se retrouvent dépossédés de tout, de leur histoire comme de l’Histoire, qui traversent l’époque pliés sous le joug de la précarité vous en remercieront.
Dépossédés, désindividualisés, hagards sous les coups d’un sort qui n’est lié à aucun hasard, mais bien orchestré de main de maître par les néo-barbares, ils iront leur chemin de survie.
Que reste-t-il à l’homme une fois la culture éteinte ?
Car il s’agit bien de ça : à trop survivre, c’est la curiosité, la soif d’apprendre qui se meurt.
Dès lors s’épanouit le passage à l’acte, plus aucune retenue ne peut empêcher la violence de s’exprimer.
Aveuglés de haine de soi, franchir le pas est simple : il suffit de cogner.
Ils cognent alors, les héritiers des bourreaux.
Les barbares engendrent leurs semblables.
En semant le chaos, ils espèrent lever les armées à leur ressemblance.
Nous devrions ne rien dire ?
Poètes nous devrions contempler l’étendue du désastre sans mot dire.
Sans maudire ces apprentis sorciers au ventre rebondi de dollars qui manipulent de leurs médias achetés les plus miséreux qui vont s’entretuer au nom d’un dieu auquel ils ne croient pas plus que leurs maîtres.
Qu’il soit Allah ou la finance, c’est toujours au fond le même spectre qui anime la violence.
Les poètes auraient tout de même à écrire sur ce glissement dangereux vers le pire.
Xavier Lainé
13-14 août 2020
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