mardi 8 septembre 2020

Sous le soleil d’août, vaine tentative de lucidité 23

 



Tant soumis qu’à la fin ils se perdent.

Ils se perdent sans prendre le temps de réfléchir.


Ce qu’il nous manque ?

La beauté de l’insouciance.

La beauté de la jeunesse.


Ce qu’il nous faudrait ?

Le temps de redescendre chercher notre humanité perdue.


J’écris, mais il semble que mon écriture ne soit pas lisible.

Il me faudrait décider de ne plus rien publier.

L’acte de vanité est terrible, lorsque tu crois encore avoir quelque chose à transmettre à tes semblables.

Tu en reviens et restes muet.


Tu restes muet devant les décombres.

Tu as mis un terme à toute espérance d’amour et de flamme.

Il ne demeure dans ton sillage que flammèche éparpillées qui éclairent encore ton ciel de nuit.


Un matin frais vient qui chasse les torpeurs caniculaires.

Ta nuit s’est débattue entre vaines explications et devoirs incertains.

Tu devais enseigner mais sans savoir où ni quand, ni quoi, vraiment.

Les bureaux des décisionnaires étaient inaccessibles à tes pas.

Lorsque tu y parvenais, les autres, ceux qui ont les codes d’accès étaient déjà là et riaient de ta déconvenue.

Puisque le mot qui s’est noyé, emporté par le courant des sauvetages individuels, s’appelle « solidarité ».

Chacun pour soi dans la barque libérale et la ruine pour tous.


Xavier Lainé


22-23 août 2020



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