Sous régime de bourgeoisie triomphante, il ne fait pas bon écrire qu’il serait temps d’en accélérer la ruine pour passer à autre chose.
Distinguons cependant au sein même de ce clan triomphal, ceux qui en engrangent les dividendes et ceux qui aident les premiers à faire leurs vendanges.
Les premiers ne se mêlent pas au second et encore moins au peuple des riens.
Ceux-là ne savent d’ailleurs même plus le montant de leurs possessions.
Il faut des riens conscients pour découvrir qu’à eux seuls, ils ont quatre vingt dix pour cent des richesses de la planète.
Viennent ensuite ceux qui leur facilitent la tâche.
Ceux là se chamaillent pour savoir qui est de droite (donc franchement serviteurs des premiers) ou de gôche (ceux qui veulent bien contester mais pas trop, et surtout sans remettre en cause les dogmes du système).
Les uns comme les autres ânonnent quelques citations d’auteur en vogue, comme bréviaire perpétuant le monde tel qu’il est.
Les un pour cent ne lisent que très peu, ne sortent qu’entre eux, ne côtoient que les écrivains ou artistes en majuscule admis à entrer dans leurs cénacles.
Les autres, vous les voyez dans tous les festivals, passant des vacances studieuses et culturellement enrichissantes (pour les un pour cent, financièrement parlant).
De droite comme de gôche, ils méprisent les pauvres riens qui n’ont pas les moyens de s’offrir un livre, ont vécu de rupture en rejet tous les grades de la marginalisation sociale.
Ils vont parfois, comme punaise des bonnes oeuvres, faire la lecture aux enfants « déshérités », histoire de se ménager bonne conscience, qui à la messe du dimanche, les autres, dans les réunions entre gens biens comme il faut qui étudient comment « réformer » le système sans imaginer qu’ils puissent en inventer un autre.
Xavier Lainé
29 août 2020 (1)
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