C’est sûr on peut toujours regarder ailleurs
Faire comme si le boomerang des révoltes
Ne devait jamais se retourner à l’envoyeur
Comme si étant blancs vivant en pays riche
Rien ne pouvait jamais nous arriver
Sinon fortune et prospérité
Sans chercher à savoir sur quelles spoliations
Elles se construisent
C’est sûr j’ai tort d’écrire
Du moins de ne pas écrire dans le sens du courant
Celui des poissons morts de compromission
J’ai tort
Un tort impardonnable
Celui de croire encore qu’un humain
Qui meurt sous les bombes
Est un crime de trop
Qui ne cessera de hanter nos mémoires
J’ai tort
Et vous ne me pardonnerez pas
D’avoir écrit qu’à Gaza
On souille aussi la mémoire de la Shoah
Comme j’écrivais hier
Qu’égorger publiquement d’autres souillait
La troisième religion abrahamique
Car le même Dieu
Dont les premiers thuriféraires ne prononçaient pas le nom
Engendra trois familles qui ne cessent
De se disputer sa défroque
Au mépris de la parole
Au mépris de la vie si précieuse
Xavier Lainé
14 octobre 2025

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