dimanche 9 novembre 2025

Une autre nef des fous 23 bis

 





C’est de continuité dont il me faudrait parler.

Des conquêtes de Rome au génocide à Gaza, en passant par les guerres en tous genres pour des histoires de territoires qui n’appartiennent à personne sinon à ceux qui y vivent ;

De la répression sanglante des révoltes paysannes en Allemagne au bain de sang qui mit fin au rêve de la Commune ;

De la boucherie de 1914 à l’holocauste de 1940 ;

Des rois absolus décidant de vie et de mort aux dictateurs de toutes espèces, croyances et idéologies ;

C’est de continuité qu’il me faut parler.


Ce que je dis ne sort pas de rien.

Il me faudrait vous faire une bibliographie des livres qui s’empilent ;

Des livres qui dénoncent et d’autres qui à leur corps défendant cautionnent ; 

Des livres qui racontent et d’autres, documentés qui énumèrent ;


Je n’invente rien.

Je dis que nous vivons dans ce que certains nomment civilisation ;

Quelque chose qui y ressemble ;

Quelque chose qui en a eu l’air mais qui porte en elle-même les germes pathogènes qui présidèrent à sa fondation ;

Je n’invente rien, je tire les fils de ce monde qui refuse de regarder au miroir de l’histoire les traits hideux dont il porte à jamais l’empreinte.


Car lorsqu’on dresse la liste des morts, 

« Les morts pour rien

Les pauvres cons de morts 

Les morts de mort déshonorée »  (Jean Proal)

On oublie singulièrement les broyés sous les lourdes bottes de cette « civilisation » : ouvriers morts au travail, soldats disparus dans les tranchées de l’enfer, peuples génocidés qui ne demandaient qu’à vivre ; continuité du crime, bien vite effacée des manuels d’histoire.



Xavier Lainé

23 septembre 2025


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