C’est de continuité dont il me faudrait parler.
Des conquêtes de Rome au génocide à Gaza, en passant par les guerres en tous genres pour des histoires de territoires qui n’appartiennent à personne sinon à ceux qui y vivent ;
De la répression sanglante des révoltes paysannes en Allemagne au bain de sang qui mit fin au rêve de la Commune ;
De la boucherie de 1914 à l’holocauste de 1940 ;
Des rois absolus décidant de vie et de mort aux dictateurs de toutes espèces, croyances et idéologies ;
C’est de continuité qu’il me faut parler.
Ce que je dis ne sort pas de rien.
Il me faudrait vous faire une bibliographie des livres qui s’empilent ;
Des livres qui dénoncent et d’autres qui à leur corps défendant cautionnent ;
Des livres qui racontent et d’autres, documentés qui énumèrent ;
Je n’invente rien.
Je dis que nous vivons dans ce que certains nomment civilisation ;
Quelque chose qui y ressemble ;
Quelque chose qui en a eu l’air mais qui porte en elle-même les germes pathogènes qui présidèrent à sa fondation ;
Je n’invente rien, je tire les fils de ce monde qui refuse de regarder au miroir de l’histoire les traits hideux dont il porte à jamais l’empreinte.
Car lorsqu’on dresse la liste des morts,
« Les morts pour rien
Les pauvres cons de morts
Les morts de mort déshonorée » (Jean Proal)
On oublie singulièrement les broyés sous les lourdes bottes de cette « civilisation » : ouvriers morts au travail, soldats disparus dans les tranchées de l’enfer, peuples génocidés qui ne demandaient qu’à vivre ; continuité du crime, bien vite effacée des manuels d’histoire.
Xavier Lainé
23 septembre 2025

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