Mais peut-être ma voix finira par s’éteindre
Avec le dernier humain capable de penser par lui-même
Puisque désormais sous la tutelle des robotisés lobotomisés
Mes semblables se laissent conduire avec maigre résistance
Vers un monde sans âme et dénué de pensées autonomes
Peut-être devrons-nous maintenir le flambeau du bout de nos plumes
Écrivains et penseurs pourraient être les ultimes lumières
Dans la pénombre qui gagne du terrain
Lorsque nous en sommes à chercher les failles
Dans les pâles imitations d’une intelligence artificielle
Tu regardes un tableau une danseuse en sa performance
Tu lis un livre une pensée tu écoutes une musique
Il te faudra t’interroger sur la véracité de cet objet
Dont certains prétendent que l’absurdité artificielle
Serait capable de reproduire la forme à l’infini
Pauvre monde légué à nos enfants qui ne distingue plus
Le vrai du faux sauf à acquérir compétences policières
Pour en détecter la trace subtile entre les mots les notes les pas
Ce sont désormais des robots qui décident d’assassiner les peuples
Pour que riches profiteurs du désastre puissent établir
Sur des plages devenues cimetières leurs immondes villégiatures
Nous en sommes à ce stade de perte du sens
Qu’à chaque démarche il nous faut montrer patte blanche
Prouver que nous ne sommes pas des robots
Mais question posée par eux-mêmes à l’infini de ce puits
Où l’absurde côtoie la folie dans une déshumanisation profonde
Certes humains nos mots cheminent dans la forêt de nos lectures
Mais c’est parfois chemin étroit et tortueux qui permet l’acte d’écrire
Xavier Lainé
27 septembre 2025

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